Résumé Éditeur :
"Je ne pleure jamais. Comme ça, personne peut me faire de mal.
- Que veux-tu dire ?
- Si je pleure pas, ils savent pas que j'ai de la peine. Alors ils peuvent pas me faire du mal. Personne peut me faire pleurer non plus. Même mon papa que il me bat."
A six ans, Sheila a déjà un lourd passé. Abandonnée par sa mère sur une aire d'autoroute, battue par son père, elle ne connait que la douleur et l'effroi jusqu'au jour où, à son tour, elle bascule dans la violence.
C'est cette enfant terrifiée que Torey accueille dans sa classe, cette enfant infiniment blessée qu'elle va petit à petit apprendre à apprivoiser et à aimer. Car derrière le masque de la peur se cache une petite fille intelligente et pleine de vie qui, e s'autorisant à pleurer, se donnera enfin le droit de rire.
Mon avis :
L'enfance à la dérive, la maltraitance, les violences physiques et psychologiques sur les petits, Torey L. Hayden en a fait se cheval de bataille.
Célèbre psychologue américaine, elle est spécialisée dans les problèmes de l'enfance inadaptée. C'est à travers l'écriture entre autre, qu'elle partage son travail avec le monde entier.
Elle témoigne de son travail à travers plusieurs livres bouleversants.
L'enfant qui ne pleurait pas retrace la rencontre de Torey et de Sheila, une petite fille de quatre ans abandonnée par sa mère et battue par son père. Un jour ce petit bout bascule à son tour dans la violence, qui a toujours fait partie de sa vie, et commet l'irréparable. Jugée dangereuse, Sheila doit être placée en institut psychiatrique, mais attendant une place, elle est d'abord dirigée dans la classe spéciale tenue par la psychologue.
Les débuts de la petite dans le groupe sont chaotiques. Sheila ne connaissant que la violence, a forgé une carapace instinctive et animale. Elle fait bêtise sur bêtise et dans son regard transparait la peur et l'effroi. Pourtant Sheila refuse de montrer aux autres ses angoisses. Comme elle le dit plus tard à Torey, elle ne pleure jamais, comme ça personne ne peut lui faire mal. La faiblesse serait sa perte. Ce comportement est très choquant chez un petit bout de choux. Elle est si fragile...Torey va trouver derrière ce petit sauvageon, une petite fille brillante et à l'intelligence hors norme et va décider de l'apprivoiser et lui apprendre l'amour d'autrui.
En entrant dans la vie de Sheila, la psychologue va découvrir une fillette débordante d'amour, un père totalement débordé et désespéré par l'abandon de son épouse, une vie trop difficile...autant d'ingrédients qui ont blessé la petite profondément.
Ce petit roman est bouleversant. Peut-on imaginer, dans nos petites vies bien proprettes, qu'une petite fille peut commencer son chemin dans la vie en pensant que le monde ne l'aime pas et qu'elle n'est qu'un objet encombrant. Ne pas voir sourire une petite princesse blonde, la découvrir luttant sauvagement contre ses sentiments pour ne pas souffrir encore plus. Alors que dans nos foyers, les enfants rayonnent de joie, les rires illuminent nos vies et leurs facéties viennent emplir nos coeurs de joie. De lire l'histoire de la petite Sheila nous renvoie dans l'horreur de la vie. Nous n'avons pas tous la chance d'avoir eu une enfance paisible. Heureusement que des personnes comme Torey L. Hayden viennent porter leur regard sur ces enfants à la dérive. Ils apportent leurs compétences et leur amour pour tenter de les remettre dans le chemin de l'enfance. Apaisant un peu leur souffrance du mieux qu'ils peuvent, ils donnent de leur vie pour tenter de les sauver.
En bref, ce témoignage m'a totalement bouleversée. Les larmes me sont venues des les premières phrases. La force et le courage de cette petite fille m'ont pris aux tripes. Je voulais prendre ce petit bout dans les bras et lui murmurer à l'oreille que "Tout irait mieux maintenant, qu'elle ne devait plus avoir peur".
Je vous le conseille vivement.
Ce livre a été lu dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" organisé par Calypso. Le mot de cette session : Enfant.
Un petit extrait... :
(Torey lit à Sheila l'histoire du Petit Prince...)
"Je lus de nouveau le passage. Elle se tordit sur mes genoux pour me dévisager et pendant un long moment m'emprisonna dans son regard.
- C'est être ce que tu fais, hein ?
- Que veux-tu dire ?
- C'est ce que tu fais avec moi un jour, hein ? M'apprivoiser.
Je lui souris.
- Je être exactement comme le livre raconte, tu te rappelles ? J'ai si peur et je me cache dans le gymnase, et tu viens et tu t'assois par terre. Tu te rappelles ? Et je fais dans ma culotte, tu sais ? J'ai si peur. Je crois que tu vas me battre parce que je fais tellement de bêtises ce jour-là. Mais toi, tu t'assois par terre. Et tu viens plus près, toujours plus près de moi. Tu m'apprivoisais hein ?
Je souris, décontenancée.
- Oui, oui, peut-être.
- Tu m'apprivoises. Comme le petit prince apprivoise le renard. C'est exactement comme ça. Et maintenant, je être unique pour toi, hein ? Comme le renard.
- Oui, tu es tout à fait unique, Sheil.
Elle se retourna, se carra de nouveau sur mes cuisses.
- Continue"
J'ai lu plusieurs de ses romans quand j'étais plus jeune et j'avais été particulièrement touchée par celui-ci. Tu sais qu'il y a une "suite" ? C'est La fille du tigre si mes souvenirs sont bons.
RépondreSupprimerSi j'en ai l'occasion, je le lirai.
RépondreSupprimerMerci !