présentation

La littérature n'a pas d'autre destination ni d'autre destin que d'appartenir à toute l'humanité. Ben Okri.

dimanche 28 novembre 2010

LA JARRE D'OR, Raphaël Confiant



Résumé Editeur : 
« Augustin Valbon se mit à pelleter le sol humide, couvert de feuilles mortes, avec une énergie qui le surprit lui-même. Il buta d’abord sur des roches, énormes, qu’il dut enlever à la force de ses bras et qui roulèrent avec fracas dans la sombre ravine qui bordait l’endroit et d’où l’on entendait monter ces étranges vagissements des tiges de bambou lorsque le vent les frotte les unes contre les autres. Ce labeur épuisant dura un paquet d’heures jusqu’à ce que la pelle cogne quelque chose et lui échappe des mains. La jarre ! La jarre de livres bannis ! Augustin les voyait. Il pouvait admirer leurs tranches dorées, leurs couvertures en cuir qui ne portaient aucune inscription. le jeune homme s’agenouilla devant le trou, tétanisé. Incapable de faire un geste. »

Augustin Valbon est un écrivain raté. Il vit à Fort-de-France dans le quartier mal famé des Terres-Sainvilles. Autour de lui gravitent Lisette, danseuse vedette du « Tango-bar », le sorcier Grand Z’Ongles, le fier-à-bras Bec-en-or. Valbon fréquente aussi le quartier huppé de l’En-Ville où il côtoie une sorte de Bohème tropicale, poètes romantiques, symbolistes ou parnassiens qui cuvent leur rhum et leur ennui au premier étage de l’Hôtel « Impératrice »...

La jarre que découvre Augustin Valbon a une longue histoire… Aux Antilles, au temps de l’esclavage, les riches planteurs Békés craignant des révoltes nègres enterraient leur fortune (argenterie, bijoux, louis d’or) dans des jarres dans un lieu tenu secret. L’esclave qui avait creusé le trou était aussitôt exécuté et enterré à côté du trésor dont il devenait le gardien. On retrouvait parfois ces jarres des décennies plus tard. Dans les années 1950-60, le bruit courut dans les veillées mortuaires du Nord de la Martinique qu’une de ces jarres contenait des livres, parmi lesquels un mystérieux Traité des quatre-vingt dix pouvoir des morts. le posséder garantissait la vie éternelle… le fameux livre se trouve-t-il dans la jarre déterrée par Augustin ? Cette découverte est-elle bien réelle : s’agit-il d’un miracle ou d’une diablerie ?
Aventure initiatique où se mêlent les croyances multiples des Antillais et méditation sur la mort, La jarre d’or est aussi une réflexion sur le mystère de l’écriture et la condition de l’écrivain dans une culture dominée par l’oralité. 


Mon avis :


J'ai découvert Raphaël Confiant au travers de sa saga parlant de la dure vie des plantations aux Antilles. Elle comprend " Commandeur du sucre ", " Régisseur du rhum" et " La dissidence ". C'est donc avec plaisir que j'ai choisi ce nouveau roman.
Encore une fois je n'ai pas été déçue.

Tout commence avec Augustin Valbon, un jeune écrivain râté, qui espère sans relâche devenir un grand auteur, et un mythe antillais, la jarre d'or. Celle que recherche Valbon est un peu spéciale. Elle contiendrait des livres, des livres interdits, des livres maudits. Grâce à cette jarre, Valbon espère trouver la gloire qu'il désire tant, mais aussi avoir la reconnaissance de ses parents ( son père refuse son choix de vie, écrivain n'est qu'un rêve de fou ).
La légende ne dit pas qui l'a enterrée ni où. Alors les rumeurs vont bon train.

Cette aventure initiatique a de multiples facettes : elle mêle les croyances antillaises, une méditation sur la mort et  le mystère de l'écriture.
L'auteur aborde une partie du folklore antillais : le mythe de la jarre d'or. Des jarres remplies de biens précieux jalonneraient le sol antillais, et celui ou celle qui en trouverait une, s'assurerait la fortune. Dans le cas d'Augustin sa fortune est dans les mots, dans l'écriture. C'est donc tout naturellement que la jarre de ses rêves contienne des livres.

L'auteur raconte avec finesse les rituels liés à l'enterrement et le repos des défunts. Il explique que les esprits blessés ou perturbés viennent demander l'aide des vivants. Notre jeune écrivain va en faire l'expérience, car un  indien, mort il y a bien longtemps, va venir le hanter toutes les nuits. Il exige qu'Augustin fasse déplacer sa dépouille qui est enterrée sous une allée du cimetière. Le rituel des ses pairs nécessite une incinération, il ne trouvera le repos que dans la tradition des siens.  Pour avoir la paix, Augustin n'a d'autre choix que de s'acquitter de cette tâche.

Malgré un léger souci de chronologie, on a du mal à situer les événements dans le temps, ce roman se lit sans réelle difficulté. Nous partons à la découverte d'un monde et de ses croyances. Nous embarquons sous forme d'esprit aux côtés d'Augustin Valbon pour rencontrer de multiples personnages : des esprits retors, des jeunes femmes au sang chaud, des personnages de romans envoûtants, des quimboiseurs inquiétants, des vieilles dames au caractère bien trempé mais adorables, des fossoyeurs étranges... mais tous ont un point commun : ils sont touchants et méritent d'être connus.

J'ai eu grand plaisir à lire "La jarre d'or", roman dépaysant et prompt à la méditation. Je vous le conseille vivement, vous serez sous le charme des mots de Raphaël Confiant.

dimanche 21 novembre 2010

LE PROJET BLEIBERG, David S.Khara



Résumé éditeur : 
« Depuis hier, je ne suis plus aussi sûr d’avoir envie de crever, du moins, pas avant d’avoir tiré cette histoire au clair. Et en plus, j’ai de la monnaie à rendre. » 1942. Pologne. Camp de Stutthof. Le chef suprême de la SS rencontre secrètement le scientifique en charge du plus important projet du 3e Reich. De nos jours. États-Unis. Jay Novacek, jeune trader new-yorkais, dépressif et alcoolique, reçoit la visite de deux émissaires de l’armée. Son père, haut gradé de l’US Air Force, vient d’être assassiné. Aussitôt, la C.I.A. dépêche une pétillante recrue pour protéger le fils du défunt. Au même moment, près de la base de Langley en Virginie, un agent du Mossad abat un espion à l’issue d’un interrogatoire musclé. Muni de nouvelles informations, il se rend vers son prochain objectif : un certain Jay Novacek. Venue des heures les plus sombres de l’Histoire, une terrible machination se met en branle, menaçant l’humanité tout entière. N’est-il pas déjà trop tard pour l’arrêter ? 



 Mon avis :


Après une incursion dans le journalisme puis dans le sport de haut niveau, après avoir été un chef d'entreprise, David S.Khara se lance dans l'écriture à plein temps.Le projet Bleiberg est son second roman. Son  premier succès fut un thriller vampirique excellent : Les vestiges de l'aube.

Pour ne pas trahir ce talent incontesté de l'écriture, David S. Khara nous entraîne dans un nouvel univers où une machination mondiale vient mettre en péril l'humanité.
Ici, nous avons affaire à un trio de choc : Jérémy Novacek, un jeune trader alcoolique, Eytan Morg, un agent du Metsada et Jacqueline Walls, un agent de la CIA. Ils vont s'unir pour lutter contre une organisation très puissante qui menace le monde.
C'est avec une efficacité implacable que David S. Khara mène ses personnages et ses lecteurs. Un style dynamique et frais qui donne une impulsion à l'histoire. C'est une valse à trois voix ( Jay, Jacky et Eytan ), avec des retours intermittents dans le passé ( l'auteur revisite l'histoire ) qui nous donnent d'importantes précisions sur les événements.
Les personnages intermédiaires sont dans un flou maîtrisé et n'interviennent que pour pimenter l'action. Quant aux personnages principaux, ils sont entiers et complémentaires. Sans être lourd dans les descriptions, David S. Khara nous dépeint des personnalités différentes et complexes où chaque lecteur peut se retrouver. Il y a une jeune femme qui veut prouver qu'elle n'est pas un sexe faible, un jeune homme brisé par les secrets de ses parents et un homme en quête d'une existence qu'on lui a volée.

Une forte impression se dégage de ce roman : on dirait un scénario pour une grande production cinématographique. C'est étrange cette sensation d'être si proche des personnages et de les visualiser sans difficulté. Lorsque l'on ferme le livre, on a une voix qui nous susurre " coupez " et l'image se fige sur notre rétine. Lorsqu'elle nous lance ce fameux " moteur", on ouvre l'ouvrage et cette image se remet simplement  en mouvement.

Ce roman est une équation parfaite : de l'action, de l'humour, de l'histoire ( la seconde guerre mondiale et les nazis ), de l'émotion. C'est complet, il ne manque rien. Le tout écrit avec brio.

J'avais beaucoup aimé "Les vestiges de l'aube", j'ai adoré "Le projet Bleiberg".
Je remercie chaleureusement BLOG-O-BOOK, les Editions Critic et Monsieur David S. Khara pour ce partenariat de qualité.

mardi 16 novembre 2010

FRAGMENT, Warren Fahy






Résumé Editeur : 

L'île de Henders n'a jamais été explorée. A la vérité, elle n'a même jamais été en contact avec un quelconque écosystème étranger depuis la séparation des continents, il y a deux cents millions d'années. L'excitation qui règne parmi la quinzaine de scientifiques choisis pour aller y faire les prélèvements d'usage est grande : ils seront les premiers à contempler un monde quasi extraterrestre, où l'évolution a suivi un cours différent du reste du monde. Des quinze hommes et femmes qui débarqueront, seuls deux parviendront à s'enfuir de l'île, après y avoir passé seulement dix minutes ! Et le cauchemar ne fait que commencer... 







Mon avis : 
"Un écosystème distinct qui suit sa propre évolution, depuis la nuit des temps" page 251
A la recherche d'un livre SF qui puisse m'intéresser, j'ai lu et abandonner pas mal de romans. Je n'en citerais aucun pour ne vexer personne.  Blog-o-book a proposé "Fragment" de Warren Fahy.
A la lecture du synopsis, je suis curieuse de découvrir cette île qui a évolué en parallèle de l'évolution naturelle que nous connaissons.
Comment dire ? Ce livre m'a simplement halluciné.


Faune de l'île d'Henders
Au delà d'un roman de science-fiction, Warren Fahy nous signe un thriller environnemental.
D'une écriture dynamique et fluide, l'histoire se scinde en deux parties. La première est une explication scientifique de l'évolution et des théories qui expliqueraient les découvertes faites sur l'île d'Henders. Warren Fahy s'est appuyé sur de nombreux travaux, notamment sur ceux de Stephen Jay Gould. Elle nous présente aussi en détails les différents protagonistes de l'aventure.
Mais comme il faut bien entendu ne pas ennuyer le lecteur, nous entrons dans la deuxième partie, le coeur de l'action. Fini les théories, bonjour l'aventure extraordinaire. Mais là je n'en dirais pas plus, je vous laisse le plaisir de le découvrir.
L'île d'Henders est une planète étrange flottant non loin des quarantièmes rugissants, sa faune et sa flore sont démentielles. Des plantes prédatrices, des arbres lançant des fléchettes,des animaux aux physiques inimaginables ( une multitude de pattes, des couleurs étranges, une bouche monstrueuses...). Une adaptation cinématographique est en cours et, comme Jurassic Park ou King Kong, je pense qu'elle va nous en mettre plein les yeux.

En conclusion, j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce premier roman de Warren Fahy. Entre science-fiction et roman d'aventures, "Fragment" nous offre un voyage démentiel dans un lieu vierge de toute intrusion humaine.
Je remercie chaleureusement BLOG-O-BOOK et les éditions J'AI LU pour ce partenariat.


dimanche 14 novembre 2010

LES LOUPS DE FENRYDER, Alec Covin





Résumé éditeur:


Depuis qu'il a déclenché leur colère, l'auteur de best-sellers Stanley Holder vit en plein cauchemar : ils ont massacré sa fille unique. La raison ? Il a trahi leur existence en levant le voile sur une ancienne énigme : un monstrueux carnage au cours duquel ils immolèrent femmes, enfants, maîtres et serviteurs, au service de leurs sombres desseins. Ils ? Les Loups de Fenryder. Aujourd'hui, Stanley Holder sait que les loups se sont réveillés. Par sa faute. Et que, comme en Louisiane en 1933, le sang va se remettre à couler.









Mon avis :

"Les loups de Fenryder", un titre bien énigmatique.
Dès la lecture du résumé, un voile opaque se dépose sur cette sombre histoire. Mais qui sont-ils ?

Stanley Holder a eu le malheur de les connaitre par l'intermédiaire de sa grand-mère Rose. Lorsqu'il n'était qu'un petit garçon, elle  lui confie le plus terrible des secrets : en 1933, un incendie se déclare lors d'un grand bal mondain donné au domaine Mc Neice. Tout le gratin du Nord de la Lousianne est présent. Personne ne survivra. Rose, Norman et Arthur, trois enfants trop curieux, assistent au carnage. Mais ce qu'ils ne diront jamais, du moins jusqu'à ce que Rose craque, c'est qu'ils surprennent Charlie, le fils unique des Mc Neice, à l'extérieur de la demeure complotant avec un homme très bizarre. Ils les entendront parler de "Loups de Fenryder". Dans le rapport de police, Charlie sera compté parmi les victimes. Etrange histoire.
Bien des années plus tard  Stanley Holder va déclencher leur furie en les citant lors d'une interview.

Premier roman d'Alec Covin, "Les loups de Fenryder" nous entraîne dans les tréfonds de l'âme humaine. Il s'inscrit dans la grande famille du Thriller/fantastique et n' a rien à envier aux classiques du genre. Moins effrayant qu'un Stephen King mais tout aussi angoissant, ce roman dévoile nos peurs les plus profondes. Que faire quand nos cauchemars deviennent réalité et qu'une société secrète mystique s'empare de nos pires angoisses pour assouvir sa soif de pouvoir. Le sang des innocents est versé, le Mal est de retour à Tusitala.
Alec Covin réussit à maintenir le suspense et l'angoisse tout au long du récit et distille les scènes macabres avec justesse. Un thriller fantastique n'est pas un roman d'épouvante, l'horreur doit être un ingrédient important mais pas le principal. Il faut surtout que la peur du lecteur soit dans l'atmosphère et dans les coins sombres de l'histoire.
Il faut donc savoir savamment doser l'horreur, exercice maitrisé avec talent par monsieur Covin.
Les personnages aussi sont intéressants. Ici point de policier "héros", d'ailleurs pas de Héros du tout. Nous avons affaire à des gens normaux qui sont confrontés à l'Enfer, et qui luttent pour leur survie.
Le Mal s'acharne sur eux et ils n'ont d'autres choix que de se défendre. Des innocents face à la fureur destructrice de puissances maléfiques.

On passe donc un bon moment de lecture. L'instinct de survie du lecteur est mis en alerte, c'est avec angoisse que l'on découvre qui sont "Les loups de Fenryder". Et comme Stanley et les autres habitants de Tusitala, on espère qu'ils ne reviendront jamais ....



Lettre "C" Alec Covin

samedi 13 novembre 2010

LA FACE CACHEE DU VIN, Laurent Baraou et Monsieur Septime



Résumé éditeur :
 Le vin est un produit vivant. Il est l'expression d'un terroir et le reflet du travail des vignerons. Pourtant, en à peine cinquante ans, il a quitté le domaine du vivant pour devenir un produit industriel : aseptisé, stable dès sa mise en bouteille et consommable immédiatement. Dans les rayons des hypermarchés, stocké à la verticale, le vin ne craint plus ni la chaleur, ni la lumière.
La chimie a fait des miracles pour répondre aux besoins de sociétés commerciales souhaitant un produit stable et uniforme. Seul le marketing compte. Et c'est bien là le paradoxe : tandis que l'on a essayé de créer une dynamique qualitative par le biais des AOC, l'industrie alimentaire s'est engouffrée dans les failles du système, l'étiquette prenant le dessus sur le vin, et le contenant sur le contenu.
Pourtant, tous les vignerons n'ont pas cédé à cette facilité. Et on assiste aujourd'hui au renouveau de certains petits vignobles et de vins de table aux qualités et aux spécificités étonnantes. Ce sont eux que La Face cachée du vin souhaite vous faire découvrir... pour le plaisir. 



Mon avis :



Ce livre écrit par des passionnés du vin est intéressant pour les néophytes et amateurs de ce breuvage millénaire que nous sommes, mais en finalité, il me laisse très perplexe.
En effet, les nombreuses explications et conseils apportés ici sont au détriment de la clarté et de la compréhension du sujet. On lève un voile sur certaines pratiques notamment d'ajout de substances et de méthodes commerciales peu honnêtes et nuisibles mais on recouvre aussitôt cet instant magique par des oui mais, on s'y perd...
On nous parle de marketing et de collusions publicitaires sans trop s'y aventurer et on finit par se demander si ce qui est critiqué dans cet ouvrage ne fait pas aussi le jeu des rédacteurs.
En effet, les journalistes et critiques que ce soit dans le domaine littéraire, sur les sites spécialisés ou les blogs d'amateurs se fourvoient souvent afin d'obtenir certains cadeaux et de s'emparer du pouvoir de décider de l'avenir d'un producteur et de son travail.
Je crois vraiment que tout cela est une affaire de gout personnel et que celui-ci ne se discute pas...
Enfin, on nous donne quelques bonnes adresses pendant 30 pages sur un livre qui en compte 182...
Il me semble, en effet, qu'il s'agit là d'un livre découvrant certains aspects opaques de la production et du marketing du vin mais il n'est ni révolutionnaire ni majeur concernant le sujet.
A lire sans plus...

Merci à BLOG-O-BOOK et aux EDITIONS FRANCOIS BOURIN pour ce partenariat.


MAGIE DE PACOTILLE, Kelley Armstrong



Femmes de l'autremonde tome 3 :
Paige Winterbourne est une sorcière, mais ça ne se voit pas : elle ne remue pas le nez quand elle jette des sorts, par exemple. C'est une jeune femme normale de vingt-trois ans, qui travaille trop, s'inquiète de son poids, et se demande quand elle va se trouver un mec bien. A ceci près qu'elle a adopté une adolescente, Savannah... dont la mère pratiquait la magie noire, et qui est poursuivie par une démone et une Cabale de mages très puissants ! Mais à part ça, Paige mène une vie tout à fait ordinaire. Du moins, jusqu'à ce que ses voisins découvrent sa vraie nature et que l'enfer se déchaine...










Récapitulatif du tome 1 et 2 :

Tome 1 : Morsure
Elena Michaels est un loup-garou et la seule femelle de son espèce. Voilà qui n'est déjà pas banal. Mais en plus. elle fait tout ce qu'elle peut pour être normale. Elle voudrait une vie ordinaire, sans ses désirs inhumains, sa sauvagerie, sa faim et ses instincts de chasseuse. Mais la Meute fait appel à elle, Enfreignant les lois du clan. des déviants menacent de dévoiler leur existence. Elena obtempère, car la loyauté du sang ne se discute pas. Et au cours de son combat. elle découvrira sa vraie nature...

Tome 2 : Capture
Elena Michaels est une femme recherchée. Elle n'a pourtant rien fait de mal. Enfin, pas récemment. Mais il y a dix ans, son amant l'a changée en loup-garou. La seule femme loup-garou au monde, en vérité. Et aujourd'hui, alors qu'elle parvient enfin à l'accepter, un groupe de scientifiques apprend son existence. Ils la pourchassent et elle s'apprête à foncer droit dans leur piège. Mais c'est sans compter sur sa famille adoptive, la Meute, qui ne reculera devant rien pour la retrouver. Et sans compter non plus sur Elena elle-même, ce qui est une grossière erreur...

Mon avis :

Excellent, excellent, excellent.
Comme pour "Morsure" et "Capture", j'ai été aspirée dans l'histoire. Après les aventures d'Elena, une femme loup-garou, dans "Magie de pacotille" nous suivons les déboires de Paige, une sorcière que l'on a découvert dans le tome 2. 
Ayant sauvé Savannah, une jeune sorcière qui a été enlevé par une semi-démone, elle essaie de lui apporter calme et sécurité. Mais lorsqu'on est un être surhumain, il faut toujours s'attendre à des difficultés, et elles ne tardent pas. Une cabale ( groupe de mages très puissant) veut récupérer la petite  Savannah. Abandonnée par les autres sorcières de son convent, elle devra seule protéger l'enfant. Mais un jeune mage rebelle va lui prêter secours.
Voilà un moment de plaisir à l'état pur.
L'histoire n'est pas dans l'originalité, ni dans la multiplicité des actions, mais dans la personnalité des différents personnages. On les aime, on les déteste, on ne les comprend pas, on ne les comprend plus. Ils nous étonnent, ils nous surprennent mais invariablement ils nous emmènent dans leurs sillages.
Dès les premières pages, Paige et Savannah deviennent notre principale source d'intérêt. On ne referme pas le livre avant de savoir si tout va bien pour elles. On devient un personnage invisible de leur histoire. On se surprend à vouloir leurs crier " Attention !" ou " Courez !" et d'autres phrases du même genre. On veut être actif et non spectateur.
Accro à ces femmes de l'autremonde, j'ai juste hâte de lire les tomes suivants, et j'espère découvrir encore d'autres personnages intéressants.


challenge milady " Bit-Lit"

CENTAURE, Valery Meynadier

Résumé éditeur :
Rarement texte évoque avec autant de force la violence inouïe que peut subir une femme, des femmes. Rarement évocation du viol et de la prostitution fut aussi douloureusement, aussi intimement écrite et pourtant
renvoyant sans cesse à des faits réels. À force d'écrire, le réel nous prend en otage. Nous ne serons jamais quittes du réel ; il dépassera toujours la fiction... écrivait un jour Valéry Meynadier. Elle reste fidèle à cette idée dans ce roman-document.

Un d'une folle audace pour dire ce qui fut, ce qui transperce le temps, revient en boomerang dans l'Aujourd'hui pour raconter la vie de Centaure ; Centaure l'intraitable femme-sœur qui n'oublie ni ses
blessures, ni ses colères, ni ses révoltes. Centaure, l'indépassable symbole de la déchirure de l'être, de la meurtrissure des corps. Centaure, foudroyante
de beauté et de refus interpelle nos tranquillités et nos oublis. Ce texte est d'une extrême densité et peut se permettre une écriture baroque, lyrique qui métamorphose notre univers le plus proche comme le plus lointain.

Mon avis :
Centaure,  nom qui évoque la force, la colère, la dureté. Centaure,  symbole d'une femme blessée, meurtrie dans sa chair et dans son âme. Tel est l'effet que produit ce titre qui donne le ton d'un livre profond sur la condition d'infériorité des femmes, les abus qu'elles subissent au nom d'une gente masculine sans scrupule.
Centaure est née des entrailles d'une jeune femme violentée et violée par plusieurs hommes : Anne-Marie. De son âme brisée par la violence de l'agression, elle se forge une alliée faite de colère et de vengeance, une autre qu'elle, une femme qui trouvera les réponses à sa question : POURQUOI ? 
Le seul homme qui pouvait encore la sauver du chaos l'a trahie. Son frère Mathieu ne la comprend pas, pire, il minimise ce crime en expliquant que beaucoup de femmes se font violer ou battre et que ça n'empêche pas la planète de tourner. Elle ne doit donc rien dire et recommencer sa vie.
Anne-Marie, du fond de sa vie en ruine, va suivre Centaure dans une quête désespérée. Elle rejoins l'Allemagne pour se prostituer. Ces femmes qui vendent le corps pour de l'argent ont peut-être les réponses qui l'aideront à rebâtir sa vie.
On ne peut pas dire qu'on aime ce livre, mais on ne reste pas indifférent au sujet qu'il traite : Le viol, la violence subie par les femmes du monde entier. Valéry Meynadier réussit à interpeler le lecteur sur cette monstrueuse  injustice. Par des phrases chocs, des mots souvent crus, elle montre du doigt une société qui les sacrifie encore. Elles subissent dans l'indifférence la brutalité des hommes.
Elle emploie aussi beaucoup de métaphores pour nous impliquer dans l'esprit meurtri d'Anne-Marie. C'est elle qui dès le premier chapitre nous raconte l'histoire de Centaure et non la sienne.
Certains passages sont un peu confus, il faut les lire vraiment au calme ou les relire pour les comprendre, mais cela ajoute à l'ambiance chaotique de ce drame.
Valéry Meynadier nous offre un roman mêlant fiction et réalité d'une profondeur extrême.  Le personnage de Centaure nous emmène dans les tréfonds obscurs d'une âme en perdition. La violence des mots nous heurtent avec force et en refermant ce livre on ne peut fermer les yeux sur toutes ces femmes qui souffrent et meurent dans l'ignorance et l'indifférence.

Je remercie Blog-o-Book et Chèvre feuille étoilée Editions pour ce partenariat.



 

DESEQUILIBRES SYNTHETIQUES, Lydia Lunch





Résumé éditeur :

"Entre les mutations génétiques, les aléas de l'environnement, la pollution morale, le chaos hormonal et les émotions toxiques, atteindre une agilité fonctionnelle exige une grande maîtrise de l'alchimie. Mon quotidien ressemble à un combat extrême que se livrent plusieurs fluctuations radicales. La compilation de textes commise en ces pages est un échantillon des cris et des murmures qui maltraitent mon cerveau, comme autant de fontaines enfiévrés, intoxiqués par l'essence même de Jce qui a empoisonné mon existence. Enjoy."









Mon avis :
Le mois de septembre a été riche en partenariat. Pour le Festival America, Blog-o-Book nous a proposé un maximum d'auteurs d' horizon très diverses.
Dans cette moisson foisonnante de romans en tout genre se trouvait cet ovni " Déséquilibres synthétiques" de Lydia Lunch.
Comme à mon habitude ( c'est mon  crédo pour les partenariats  ) j'ai choisi cet ouvrage de nouvelles car je ne connaissais pas du tout son auteur.
Me voilà donc lancée dans cette lecture.
Parlons d'abord de Lydia Lunch. Après une petite recherche sur la toile, j'apprends donc que Lydia Lunch est une new-yorkaise de la mouvance underground. Elle est la figure emblématique de la No Wave New-Yorkaise (La no wave est un courant artistique, en particulier musical, apparu en 1977  dans le quartier du Lower East Side, cœur de la scène downtown new-yorkaise. Malgré son caractère éphémère, ses valeurs se sont perpétuées au cours des décennies suivantes, notamment à travers certains aspects de la culture punk.) En artiste accompli, on la retrouve dans la littérature, au cinéma, la photographie et aussi la musique.
Elle est l'auteur de plusieurs romans :
Adulterers Anonymous (1982 avec Exene Cervenka) Incriminating Evidence (1992) Paradoxia; a Predator's Diary (1997) Toxic Gumbo (comic, dessin Ted McKeever) (1998) The Gun is Loaded (2007) Will Work for Drugs (2009) Maintenant, intéressons-nous à ce recueil de nouvelles :
C'est bien entendu la couverture qui m'a attirée. Cette couleur est un rappel criant au sang.
Le titre original : "Will Work For Drugs" . La traduction littérale est " Je travaillerais pour de la drogue". Phrase détournée des pancartes de SDF ( dixit Lydia Lunch).
La traduction a été confié à sa jumelle maléfique : Virginie Despentes.
Mais l' essentiel est le texte. Là c'est une toute autre histoire. Malgré un plaisir incontestable lors de la lecture, le sujet m'a laissé sur ma faim. Les différents textes de cet ouvrage ( pseudo recueil ) sont des souvenirs, des pensées, des interviews menées par Lunch. Seules deux textes sont des fictions : "Canasta" et " Ray Trailer".
Une impression très étrange m'assaille dès les premières nouvelles. Ses écrits ne m'interpellent pas mais leur rythme m'entraîne. Je suis happée par la musicalité de ses mots. Chose étrange et jouissive (je ne sais pas encore qui est Lydia Lunch). 

Dans une interview, que je joins à la fin de cet article, Lunch explique que son écriture est masculine et instinctive, je n'aurais pas dit mieux.
Seulement voilà, le contenu m'a vite lassé. La raison est simple. Pour apprécier pleinement ce livre, il est important de connaître l'univers et la vie de son auteur. Les novices ne peuvent comprendre ce travail à la construction incohérente, ces textes qui se suivent sans logique apparente. Un capharnaüm sanglant et puant.
Je remercie tout de même Blog-o-book et Le Diable Vauvert pour ce partenariat.


RUE DES MENSONGES, Joy Fielding

Résumé éditeur :  Jamie cherche à tout prix à échapper à la banalité de sa vie. Alors quand elle rencontre Brad, elle étanche sa soif d'amour et de reconnaissance entre les bras de cet inconnu aux airs d'homme idéal. Lui aussi a des projets pour elle... Quand il lui propose de partir à la rencontre de  son fils, Jamie fonce tête baissée. Destination : Mad River Road. Un aller simple vers l'enfer.



Mon avis :
Ce billet sera court ou ne sera pas !
Non que le roman de Joy Fielding m'ait déçue, mais parce que tout réside dans la découverte des différents personnages.
Avant d'ouvrir "Rue des mensonges", je n'avais aucune idée du de son auteur. Mais dès le premier chapitre je fus conquise.
Pas de crimes atroces décrits à l'aide d'une foultitude de détails sordides, pas de complots, pas de personnages extra-hallucinés...Juste quatre personnes, trois femmes et un homme, qui ne sont pas se qu'ils prétendent être. Tout est mensonges et faux semblants.
L'angoisse monte crescendo pour nous tenir en haleine, le suspense est omniprésent. Mot à mot nous avançons vers le point de non retour : la vérité.
Merci Madame Fielding pour ce très bon roman policier ( je dirais même : thriller psychologique ).
Mesdames, lisez ce conseil plus que judicieux : ne suivez jamais un inconnu, même s'il est l'homme idéal. Car cet homme n'existe pas, mais le psychopathe, oui...


Lettre "F" Joy Fielding

JACK L'EVENTREUR, Robert Desnos

Robert Desnos est un poète français, né le4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au Camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libérée du joug de l'Allemagne nazie.
Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littéraires modernistes et rejoint en 1922 l'aventure surréaliste. Il participe alors de manière éclatante aux expériences de sommeils hypnotiques et publie avec Rrose Sélavy (1922-1923) ses premiers textes qui reprennent le personnage créé par Marcel Duchamp.
Dans les années 1924-1929, Desnos est rédacteur de La Révolution surréaliste mais rompt avec le mouvement quand André Breton veut l'orienter vers le Communisme. Il travaille alors dans le journalisme et, grand amateur de musique, il écrit des poèmes aux allures de chanson et crée avec un grand succès le 3 novembre 1933, à l'occasion du lancement d'un nouvel épisode de la série Fantômas à Radio Paris la Complainte de Fantômas .
Le poète devient ensuite rédacteur publicitaire mais concerné par la montée des périls fascistes en Europe, il participe dès 1934 au mouvement frontiste et adhère aux mouvements d'intellectuels antifascistes, comme l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires ou, après les élections de mai 1936, le "Comité de vigilance des Intellectuels antifascistes".
En 1940 après la défaite il redevient journaliste pour le quotidien Aujourd'hui, et dès juillet 1942 fait partie du réseau de Résistance AGIR. Il poursuit ses activités de Résistance jusqu'à son arrestation le 22 février 1944. Il est déporté à Buchenwald et passe par d'autres camps avant de mourir à Theresienstadt, en Tchécoslovaquie : épuisé par les privations et malade du typhus, il y meurt le 8 juin 1945, un mois après la libération du camp par les Russes. La dépouille du poète est rapatriée en France, et Robert Desnos est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.
Son œuvre comprend un certain nombre de recueils de poèmes publiés de 1923 à 1943 - par exemple Corps et biens (1930) ou The Night of loveless nights (1930) - et d'autres textes sur l'art, le cinéma ou la musique, regroupés dans des éditions posthumes. (http://wapedia.mobi/fr/Robert_Desnos)



À l'origine de ce texte, un fait-divers qui a eu lieu à Saint-Denis en 1928 : Une femme est retrouvée coupée en morceaux au bois de Marly. Robert Desnos s'inspire donc de cette macabre découverte et publie en 1928 une série d'articles dans Paris Matinal autour du célèbre Jack l'éventreur.
Dans ce texte, on retrouve la capacité de Desnos à flairer les effluves les plus subtiles de l'air du temps et à les rendre sensibles, sans code préétabli, à tout un chacun.
« Le long de la rue déserte, un bandit s'en va maintenant en sifflotant un air à la mode. L'ivrognesse est toujours étendue sur le trottoir au centre d'un grand tapis de pourpre où les astres se reflètent. Le policeman qui, tout à l'heure, se penchera sur elle pour l'engager, d'un ton persuasif à aller ailleurs cuver son vin s'apercevra alors qu'elle est morte. Ses bras sont mollement étendus le long de son corps. Le visage est exsangue, les lèvres décolorées.
La gorge béante ne saigne plus, car les veines de la malheureuse sont vides de sang. Elle est morte sans se débattre, sans lutter .Et là où elle est morte, son corps est resté. La bouche ouverte dans un effroyable rictus a perdu cinq dents. La langue a été coupée. La trace des doigts, à peine marquée, est cependant visible encore en dessous de la mâchoire et sur la joue droite. »- L'Herne-


Mon avis :
J'ai commencé cet article par une biographie de Robert  Desnos car ce petit livre de 45 pages ne peut se comprendre et s'apprécier quand "rencontrant" son auteur.

Les éditions L'Herne ont repris dans cet ouvrage les articles écrits par Robert Desnos pour le journal Paris-Matinal.
Tout débute en 1928 par un fait divers macabre : la découverte à Saint Denis d'une femme atrocement mutilée. Ce drame fait revenir à la surface le fantôme d' un personnage tristement célèbre et mystérieux : Jack l'Eventreur.
Je ne vais pas vous retracer ses méfaits car je pense que tous les connaissent. Il est intéressant de souligner que lorsque ces articles sont publiés, il y a 40 ans que Jack l'Eventreur a sévi en Angleterre. Ce qui laisse supposer qu'il est peut-être encore en vie ou mort récemment, et que les lecteurs du journal ont vécu de près ou de loin  cette période sombre.
Mais revenons à notre livre. Robert Desnos s'inspire donc d'un meurtre récent pour alimenter sa chronique. Il retrace le chemin criminel et macabre de ce tueur au scalpel comme au travers de son ombre. Il ne cite que les différents meurtres, avec poésie et noirceur,  sans impliquer la police et très peu les victimes. Seul Jack est présent dans ses écrits. On a l'impression de voir par les yeux d'un témoin invisible.
IL affirme aussi qu' un homme, qui souhaite rester anonyme, l'aurait contacté et lui aurait affirmé connaître l'identité et les motivations de l'homme que l'on a surnommé " Jack the ripper". Cette rencontre a lieu dans l'esprit de Desnos pour le plus grand plaisir de ses lecteurs, mais tout ceci s'est-il réellement produit ? Existe-il une corrélation entre les écrits de Desnos et la réalité ?  Réalité ou fiction ? Là est tout le génie de ce grand poète !
Ce texte se lit rapidement et avidement. Il est très divertissant,  mais il n'est pas instructif pour celui qui souhaite affiner ses connaissances sur Jack L'Eventreur.
Ce n'est pas un livre qui se raconte mais un livre qui se lit !

Merci à  BABELIO  et aux éditions de L' Herne pour ce partenariat.

LES DOMESTIQUES, Michael Marshall Smith


Résumé éditeur :


Vous croyez au miracle ?
mark n'y croit pas. Il a onze ans et trouve sa vie sinistre. Il a dû quitter Londres pour aller vivre dans une ville grise et froide, sur la côte. Sa mère, autrefois si enjouée, est toujours trop fatiguée pour sortir. Et il déteste son nouveau beau-père, qui fait tout pour le contrarier et l'empêcher de s'amuser.
Mark se sent seul et s'ennuie à mourir. Jusqu'à ce qu'il rencontre la vieille dame qui loge en dessous de chez lui. Elle lui offre du thé, des biscuits, un peu de réconfort...et la clé d'un monde ancien et secret où s'affairent d'étranges domestiques.
Mark n'imagine pas à quel point cette rencontre  va changer sa vie... 






Mon avis : 
Michael Marshall Smith est un auteur reconnu dans les genres thriller, SF, terreur...Sauf que là je pense qu'il y a eu une petite erreur dans la ification de ce roman !
Lorsque j'ai découvert "Les Domestiques" au hasard de mes balades sur la toile, cette couverture me promettait une histoire fantastique, angoissante et troublante. Milady le propose d'ailleurs dans la catégorie Terreur.
C'est donc avec un grand plaisir que j'ai entamé cette lecture.
Malheureusement, ma joie fut de courte durée.
Ce livre se compose en trois parties :
La première met en place les personnages et les lieux. Le petit Mark, onze ans est obligé de suivre sa mère et son nouveau beau-père à Brighton, une petite ville côtière, car sa mère, malade et très fatiguée a besoin de repos et de calme. Venant de Londres, le garçon s'ennuie dans ce lieu où il n'a aucun ami. David, le nouveau mari de sa mère est un homme très différent de son père et leur cohabitation est très difficile. Mark a l'impression que David met tout en oeuvre pour l'éloigner de sa mère et veut régir la vie de tous. Une vieille dame habite dans la partie basse de sa maison et il va passer du temps avec elle. Elle va lui transmettre un  secret : l'existence, dans les sous-sols de la demeure, de pièces où s'activaient les domestiques du siècle dernier.
Cette partie qui je l'accorde est importante pour la compréhension de l'histoire est longue, trop longue. Une centaine de pages pour nous expliquer qu'un gosse déteste l'idée que sa mère ne soit plus avec son père et qui pense que son beau-père est un con, c'est vraiment long.
Mais comme j'attends de la magie et du fantastique, je continue ma lecture malgré l'ennui.
La seconde partie nous emmène dans les coulisses de la maison,ce fameux endroit où la magie doit surgir. Déception ! Je me retrouve encore avec ce gosse râleur, jamais content, qui découvre à très peu de reprises des domestiques sortis tout droit d'un conte de Walt-Disney, le tout avec de faibles effets pseudo fantastiques. Le suspens est quasi inexistant, les personnages sont fades et l'écriture est plate. La plus grande action de ce roman est un nettoyage de fond en comble des cuisines du sous-sols. Super ! Non je plaisante, à ce moment de ma lecture je ne souris plus, je me demande : "Mais où est la Terreur, où est l'angoisse ????" Pour ma part j'ai eu plus de frissons en regardant certains dessins animés.
La troisième partie n'est pas plus passionnante que le reste. Le gamin ouvre les yeux sur le monde des adultes et sur les réalités de sa nouvelle vie.
J'avais tellement envie de lire ce livre que je tombe de haut et ma déception est d'autant plus grande. Rien, cette histoire ne m'a rien fait. Elle était mignonne mais franchement elle conviendrait mieux à un jeune public. De 7 à 11 ans justement, comme le personnage principal de ce conte.

challenge milady "terreur"

LE PAYS DE LA CANNELLE, William Ospina

Résumé éditeur :
Dans une île sèche des Caraïbes, un jeune Espagnol vit avec celle qu'il a toujours connue comme sa nourrice, Amaney, à la peau brune comme la cannelle. Il vit dans l'attente des lettres de son père, parti sitôt après sa naissance courir fortune avec les conquistadors de Pizarro. À douze ans, il reçoit une dernière lettre, récit envoûtant et terrible de la chute de Quzco et de la mort de l'empereur. Alors que la lettre suivante lui apprend la mort de son père, le jeune garçon découvre que sa prétendue nourrice n'est autre que sa mère. Déchiré, honteux, il part sur les traces paternelles pour réclamer sa fortune. Sur les routes escarpées des Andes, devant les ruines de la cité des Rois de Lima, il est en proie à des émotions contradictoires. Le peuple de sa mère a été décimé, mais devant les vestiges des cités d'or, il se surprend à envier les sanglants conquistadors qui ont pu découvrir ce spectacle intact. D'une oreille, il entend le récit violent des envahisseurs, de l'autre, les légendes millénaires des Indiens qui ont bâti une civilisation bientôt écroulée.



Mon avis :

Lorsque la Team de BOB a proposé ce roman  en partenariat, j'ai longtemps hésité avant de postuler. William Ospina est un parfait inconnu dans mon univers littéraire, de plus le titre ne m'évoquait rien. Il est vrai que l'histoire et moi ne sommes pas de grands amis.
Et puis je me suis dit "pourquoi pas ?" Les partenariats sont aussi faits pour découvrir des mondes inconnus, des horizons divers.
Voilà comment je me suis retrouvée avec " Le pays de la cannelle" entre les mains.
Le début du roman est un peu long et difficile à suivre.
Nous faisons la connaissance d' un jeune espagnol qui vit aux Caraïbes avec sa nourrice ( qui est en fait sa mère)  pendant que son père parcourt le monde à la recherche d'or.
Nous sommes en 1540 et les conquistadors ont débarqué au Pérou en quête d'aventure et de richesse.
Par une lettre qu'il gardera toujours sur lui, il apprend la mort de son père, terrassé dans l'éboulement d'un temple Maya.
Quelques années plus tard, ayant droit sur les  richesses de son père, il part sur ses traces afin de récupérer son héritage.
Commence alors l'aventure.
Le narrateur ( le jeune homme espagnol revenu de son périple) raconte son histoire à une tierce personne. William Ospina ne nous dévoile son identité qu'à la fin du roman.
De son arrivée à Qusco où son père est décédé, jusqu'à son retour en Espagne : sa rencontre avec les conquistadors, son émerveillement et sa déception face aux temples incas et leur mise à sac, ses recherches pour retrouver l'or de son père, son enrôlement aux côtés de Gonzalo Pizzaro dans l'expédition pour découvrir le pays de la cannelle( el dorado qui ne fut qu'une chimère), les aventures et les mésaventures qui ont jalonnés son voyage, les découvertes fabuleuses et les horreurs commises par les siens...puis son retour parmi son peuple pour conter son voyage.
Parenthèse historique : Le Pérou et ses fameuses cités d'or ( légende qui naquit avec la découverte des Amériques ) attirèrent la convoitise des aventuriers et des conquistadors. Ces derniers montèrent de grandes expéditions afin de conquérir et piller les richesses des autochtones. C'est avec violence et cruauté que cette terre sauvage fut violée et dépouillée.
Mais pour toujours, le trésor de ce pays réside dans la beauté de ses paysages et dans les vestiges de ses mystérieuses cités encore habitées par l'esprit et la magie des Incas.
En 1542, Gonzalo Pizzaro et Franscisco Orellana découvrent le fleuve Amazone.
La dernière partie m'a un peu ennuyée. William Ospina y décrit la vie politique de cette époque et les enjeux ( un besoin sans cesse grandissant de richesse) des puissants en Espagne. Il remonte en amont de l'histoire pour nous expliquer que l'avidité de pouvoir et de richesses des Européens était tellement grande qu'elle justifiait à leurs yeux la destruction de terres lointaines et de peuples jugés  inférieurs. La loi du "je suis plus fort alors je t'écrase".
A l'instar du fleuve que nos aventuriers ont suivi, William Ospina nous entraîne dans son récit par des ondulations dans le rythme de ses mots. D'une prose poétique douce et enivrante, comme le calme illusoire d'une eau apaisée, nous sommes brusquement entrainés par une vague de mots durs et crus qui illustrent la violence des hommes entre eux. Puis vient l'émerveillement avec des descriptions fabuleuses d'une faune encore vierge. Mais ce repos n'est que de courte durée car l'homme et sa puissance se rappellent à nous. Le ton s'emballe et les mots s'entrechoquent.
Comme notre jeune espagnol, j'ai fait un étrange voyage dans un univers qui m'était inconnu jusque-là. J'ai été transporté dans son récit comme dans un songe et j'ai beaucoup appris sur l'histoire de la colonisation espagnol et sur moi-même.

William Ospina signe ici un grand roman d'aventure, mais aussi un roman historique.
C'est un excellent récit de voyage qui nous ouvre les portes sur une époque riche en découvertes ( mais au prix de nombreux morts ).
Je remercie chaleureusement Blog-o-book et les éditions JC LATTES, pour ce partenariat qui m'a permis de me découvrir un intérêt pour l'histoire.

LE DOUZIEME EVANGILE, Jacques Guyonnet

Mélissa, obsédée sexuelle notoire et reporter vedette du plus grand Zine des États-Unis d'Europe se voit confier par sa rédactrice en chef une mission super-dangereuse : remonter le temps avant  Evène (Avant les Événements) et découvrir "Ce que les femmes préfèrent". Elle y parviendra avec l'aide de Dieu (que la traque théologique des Américains a fait chuter dans le contingent) qu'elle tentera de séduire et de Des Ombres, un compositeur aussi énigmatique que romantique qui, sans le savoir, est à l'origine de l'Univers. Le joueur masqué (Dieu ou l'auteur) joue avec Mélissa comme avec une balle de flipper. Elle est envoyée dans le New York des années 60 et déjoue les avances d'un certain Salman Rushdie, participe à la plus grande rave lesbienne de Californie où elle baise un requin, se trouve à Wall Street chez l'infâme Fuld aux débuts de la crise, est enlevée par la terrible nazie Hannelore et sera torturée dans une île grecque par les Bitenberg, maîtres du monde. Elle passe également en Allemagne, à Stuttgart, là où un apprenti sorcier joue avec les pouvoirs de la musique. Au final, on descendra le Ruban O' (le Temps) de quelque quinze milliards d'années pour assister à la formation de la soupe primitive et des lois qui vont la régir pour nous donner naissance. Une occasion unique pour Mélissa de modifier le futur... et de revenir régler ses comptes.



Mon avis :
Lorsque Blog-o-Book a proposé ce livre en partenariat, j'ai tout de suite été attirée par sa couverture. J'ai donc lu le résumé, car contrairement à d'autres choses, je ne m'arrête pas à la première impression.
L'histoire m'a l'air excentrique, loufoque, à la limite du carrément dérangé, mais pourquoi pas ! L'originalité peut étonner agréablement.
Ca n' a malheureusement pas été le cas. J'ai abandonné la lecture à la moitié car j'ai complètement été largué dès le début. Le de Jacques Guyonnet est très spécial. A chaque page, ou presque, une multitude de notes parasite le peu d'histoire qui peut être comprise. Mélissa est personnage bien complexe, trop même et ses aventures ne sont pas très claires. Quand aux autres personnages ont ne sait pas vraiment ce qu'ils font là.
En fait je n'ai pas retrouvé l'originalité suscitée dans le résumé.
Par contre je dois avouer que certains jeux de mots et mots inventés par l'auteur m'ont bien amusée.
Je n'en dirais donc pas plus car j'ai rien compris et que je ne veux pas gâcher le plaisir d'un lecteur plus initié que moi à ce genre de lecture.

Je remercie quand même l'équipe de Blog-o-book et les éditions La Margelle pour ce partenariat.

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