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La littérature n'a pas d'autre destination ni d'autre destin que d'appartenir à toute l'humanité. Ben Okri.

samedi 29 janvier 2011

OU J'AI LAISSE MON AME, Jérôme Ferrari



Résumé Editeur :


1957. A Alger, le capitaine André Degorce retrouve le lieutenant Horace Andreani, avec lequel il a affronté l'horreur des combats puis de la détention en Indochine. Désormais les prisonniers passent des mains de Degorce à celles d'Andreani, d'un tortionnaire à l'autre : les victimes sont devenues bourreaux. si Andreani assume pleinement ce nouveau statut, Degorce, dépossédé de lui-même, ne trouve l'apaisement qu'auprès de Tahar, commandant de l'ALN, retenu dans une cellule qui prend des allures de confessionnal où le géôlier se livre à son prisonnier...








Mon avis :

Ce roman de Jérôme Ferrari a pour décor les caves sombres d'une ville algérienne, pendant cette guerre qui fut longtemps nommée " la guerre sans nom".
Deux hommes, deux destins similaires, et pourtant deux réactions opposées face à l'horreur. Le capitaine Degorce et le lieutenant Andreani ont été réuni par la violence et les humiliations subies pendant la guerre d'Indochine. Le jeune Andreani était subjugué par Degorce, cet homme qui avait survécu au camps de Buchenwald pendant la seconde guerre mondiale.
De nouveau ensemble dans ce conflit algérien, ces deux militaires deviennent à leur tour des bourreaux. Mais contrairement au passé, cette situation les différencie, les éloigne. Tandis qu'Andreani laisse parler sa rancoeur et son dégout, Degorce lui se met à réfléchir à l'absurdité de ses actes. Il comprend que toute la violence qu'il a vu au cours de sa carrière de militaire l'a anéanti, a fait de lui un homme sans âme. Il se cherche, mais ne se retrouve plus.
Les mots de Ferrari sont forts et justes. Les scènes de torture ne sont pas ostensibles, mais sont insoutenables par leur froideur et leur précision. On a la nausée, on est choqué par cette souffrance gratuite.
L'âme humaine est ici décortiquée dans ses recoins les plus sombres. Face à l'horreur, l'homme se découvre dans sa noirceur, la lutte pour sa survie fait de lui un être dépourvu de compassion.
Même si ce récit a pour théâtre les rues dévastées d'Alger, c'est le comportement humain face à l'atrocité de la guerre qui est mis en scène. Et c'est avec une plume incisive et percutante que Jérôme Ferrari entraine ces personnages et ses lecteurs en enfer.
Le bien et le mal n'ont plus de frontière et les limites ne sont plus définies.

En conclusion, ce roman est dur, choquant, mais surtout bouleversant.


Où j\'ai laissé mon âme
Critiques et infos sur Babelio.com

4 commentaires:

  1. Choix et avis très intéressant d'autant plus que ce livre révèle apparemment la face sombre du genre humain. En effet, l'incompréhension et le mépris mènent ici à la haine...

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  2. Ça me tente bien, mais je me demande si autant de noirceur va me plaire...
    PS: Il y a un autre petit concours sur mon blog. (avant dernier article)

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  3. Il ne m'a pas l'air mal du tout. Je le note mais pour plus tard :)

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  4. @laeti : merci pour l'info.

    @belledenuit : ok

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