présentation

La littérature n'a pas d'autre destination ni d'autre destin que d'appartenir à toute l'humanité. Ben Okri.

dimanche 24 avril 2011

MORTE LA BÊTE, Lotte et Soren Hammer




Résumé Editeur :


Un lundi matin, deux enfants découvrent cinq corps dans le gymnase d’une école communale de Copenhague. Ils ont été pendus au plafond avec une précision géométrique terrifiante et mutilés à la tronçonneuse. Il s’agit d’une exécution. L’inspecteur en chef de la Criminelle, Konrad Simonsen, se voit forcé d’interrompre ses vacances avec sa fille pour prendre la direction de l’enquête, pour laquelle on lui promet des moyens illimités. Per Clausen, le concierge de l’école, alcoolique invétéré qui, au cours de son interrogatoire, tient des propos contradictoires et provocateurs, devient le suspect numéro un. Rapidement, la police découvre que les cinq exécutés étaient des pédophiles. Or, au même moment, Erik Moerk, riche entrepreneur victime de pédophilie dans sa jeunesse, lance une vaste campagne anti-pédophile sur Internet, visant à dénoncer le laxisme de la justice danoise. Cette campagne est bientôt relayée par la presse, et l’opinion publique s’empare du débat, menaçant de parasiter dangereusement l’enquête. Per Clausen, quant à lui, échappe à la surveillance de la police et met fin à ses jours, supprimant ainsi la seule opportunité pour les enquêteurs d’approfondir leurs investigations. Simonsen, qui a appris à se méfier des coïncidences, pressent alors qu’il doit exister un lien entre l’initiative de Moerk, la mort de Clausen et les exécutions des pédophiles. Mais si tel est bien le cas, il a affaire à un plan de grande ampleur dont il ne connaît encore ni les tenants, ni les aboutissants…


Mon avis :

"Morte la bête, mort le venin". Proverbe signifiant : Quand un ennemi ou un individu malveillant est mort, il ne peut plus nuire. Autrement dit, le danger que peut représenter un être disparaît avec la mort de celui-ci.
Voici donc le titre français choisi pour ce roman policier danois, qui traite d'un sujet au combien délicat qu'est la pédophilie.
Pour leur premier roman Lotte et Soren Hammer, frère et soeur unis dans l'écriture, nous entrainent dans une enquête très difficile. L'inspecteur Simonsen et son équipe sont confrontés à un crime atroce. Cinq hommes ont été retrouvés, pendus et mutilés, dans une école de Copenhague. Jusque là rien de bien différent des autres enquêtes. Sauf que les choses se compliquent vite lorsque l'on identifie les victimes. Tous sont des pédophiles avérés. Les journaux s'emparent rapidement de l'affaire et l'opinion publique se durcit. En parallèle, un homme, victime d'abus sexuels dans son enfance, décide de lancer une campagne anti-pédophiles sur internet afin d'interpeller la population mondiale sur le laxisme de la justice danoise face à ce fléau qu'est la pédophilie.
Pour Simonsen, l' aboutissement de cette affaire est plus que compromis. Une vague de violence se déchaine dans la population, et une chasse aux sorcières est lancée. Personne ne souhaite bien entendu aider la police à retrouver le ou les coupables. Ils ne sont pas des assassins, ils sont de bons justiciers.
En tant que lecteur, nous sommes face à un débat brûlant et notre perception de l'événement est sollicitée. Sommes-nous comme la majorité de la population, avide de vengeance, ou sommes-nous assez juste pour ne pas justifier cette réponse inappropriée. Faire justice soit même et inciter à la violence est-il la meilleure solution pour mettre en lumière une faille dans le système judiciaire d'un pays , et ce, même si les exécuteurs sont les victimes de cette faille ?
Bref vous l'aurez compris, ce roman policier n'a pas pour centre les pédophiles, mais les victimes de ces êtres pervers. Avec beaucoup de justesse et sans jamais faire montre de voyeurisme malsain, Lotte et Soren Hammer nous offrent un roman noir troublant, éprouvant mais aussi très intelligent. Ils nous font réfléchir sur nos propres comportements face à nos peurs.
De plus l'écriture est efficace, c'est un trait commun à la nouvelle vague d'auteurs venus du nord. Des phrases simples, bien structurées, des situations complexes mais réalistes, des personnages routiniers mais troubles et attachants.
Ne vous arrêtez donc à votre appréhension du sujet, et suivez l'inspecteur Simonsen et son équipe dans cette quête de justice et de vérité.





Morte la bête
Critiques et infos sur Babelio.com

3 commentaires:

  1. Il a l'air vraiment passionnant ! Mais n'est-il pas trop difficile à comprendre ?

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  2. @Candice : oui, très ! et pour la compréhension, c'est très bien écrit et le texte est très fluide.

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  3. En effet, il s'agit d'un sujet très dur qui exacerbe les instincts humains mais ton appréhension me semble juste et dénuée de voyeurisme malsain comme tu l'expliques dans ton avis.
    Merci pour cette critique libre et équilibrée où il n'y a pas de place pour les mièvreries de femmes dérangées ou des passions de malades non suivis.

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