Robert Desnos est un poète français, né le4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au Camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libérée du joug de l'Allemagne nazie.
Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littéraires modernistes et rejoint en 1922 l'aventure surréaliste. Il participe alors de manière éclatante aux expériences de sommeils hypnotiques et publie avec Rrose Sélavy (1922-1923) ses premiers textes qui reprennent le personnage créé par Marcel Duchamp.
Dans les années 1924-1929, Desnos est rédacteur de La Révolution surréaliste mais rompt avec le mouvement quand André Breton veut l'orienter vers le Communisme. Il travaille alors dans le journalisme et, grand amateur de musique, il écrit des poèmes aux allures de chanson et crée avec un grand succès le 3 novembre 1933, à l'occasion du lancement d'un nouvel épisode de la série Fantômas à Radio Paris la Complainte de Fantômas .
Le poète devient ensuite rédacteur publicitaire mais concerné par la montée des périls fascistes en Europe, il participe dès 1934 au mouvement frontiste et adhère aux mouvements d'intellectuels antifascistes, comme l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires ou, après les élections de mai 1936, le "Comité de vigilance des Intellectuels antifascistes".
En 1940 après la défaite il redevient journaliste pour le quotidien Aujourd'hui, et dès juillet 1942 fait partie du réseau de Résistance AGIR. Il poursuit ses activités de Résistance jusqu'à son arrestation le 22 février 1944. Il est déporté à Buchenwald et passe par d'autres camps avant de mourir à Theresienstadt, en Tchécoslovaquie : épuisé par les privations et malade du typhus, il y meurt le 8 juin 1945, un mois après la libération du camp par les Russes. La dépouille du poète est rapatriée en France, et Robert Desnos est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.
Son œuvre comprend un certain nombre de recueils de poèmes publiés de 1923 à 1943 - par exemple Corps et biens (1930) ou The Night of loveless nights (1930) - et d'autres textes sur l'art, le cinéma ou la musique, regroupés dans des éditions posthumes. (http://wapedia.mobi/fr/Robert_Desnos)
À l'origine de ce texte, un fait-divers qui a eu lieu à Saint-Denis en 1928 : Une femme est retrouvée coupée en morceaux au bois de Marly. Robert Desnos s'inspire donc de cette macabre découverte et publie en 1928 une série d'articles dans Paris Matinal autour du célèbre Jack l'éventreur.
Dans ce texte, on retrouve la capacité de Desnos à flairer les effluves les plus subtiles de l'air du temps et à les rendre sensibles, sans code préétabli, à tout un chacun.
« Le long de la rue déserte, un bandit s'en va maintenant en sifflotant un air à la mode. L'ivrognesse est toujours étendue sur le trottoir au centre d'un grand tapis de pourpre où les astres se reflètent. Le policeman qui, tout à l'heure, se penchera sur elle pour l'engager, d'un ton persuasif à aller ailleurs cuver son vin s'apercevra alors qu'elle est morte. Ses bras sont mollement étendus le long de son corps. Le visage est exsangue, les lèvres décolorées.
La gorge béante ne saigne plus, car les veines de la malheureuse sont vides de sang. Elle est morte sans se débattre, sans lutter .Et là où elle est morte, son corps est resté. La bouche ouverte dans un effroyable rictus a perdu cinq dents. La langue a été coupée. La trace des doigts, à peine marquée, est cependant visible encore en dessous de la mâchoire et sur la joue droite. »- L'Herne-
Mon avis :
J'ai commencé cet article par une biographie de Robert Desnos car ce petit livre de 45 pages ne peut se comprendre et s'apprécier quand "rencontrant" son auteur.
Les éditions L'Herne ont repris dans cet ouvrage les articles écrits par Robert Desnos pour le journal Paris-Matinal.
Tout débute en 1928 par un fait divers macabre : la découverte à Saint Denis d'une femme atrocement mutilée. Ce drame fait revenir à la surface le fantôme d' un personnage tristement célèbre et mystérieux : Jack l'Eventreur.
Je ne vais pas vous retracer ses méfaits car je pense que tous les connaissent. Il est intéressant de souligner que lorsque ces articles sont publiés, il y a 40 ans que Jack l'Eventreur a sévi en Angleterre. Ce qui laisse supposer qu'il est peut-être encore en vie ou mort récemment, et que les lecteurs du journal ont vécu de près ou de loin cette période sombre.
Mais revenons à notre livre. Robert Desnos s'inspire donc d'un meurtre récent pour alimenter sa chronique. Il retrace le chemin criminel et macabre de ce tueur au scalpel comme au travers de son ombre. Il ne cite que les différents meurtres, avec poésie et noirceur, sans impliquer la police et très peu les victimes. Seul Jack est présent dans ses écrits. On a l'impression de voir par les yeux d'un témoin invisible.
IL affirme aussi qu' un homme, qui souhaite rester anonyme, l'aurait contacté et lui aurait affirmé connaître l'identité et les motivations de l'homme que l'on a surnommé " Jack the ripper". Cette rencontre a lieu dans l'esprit de Desnos pour le plus grand plaisir de ses lecteurs, mais tout ceci s'est-il réellement produit ? Existe-il une corrélation entre les écrits de Desnos et la réalité ? Réalité ou fiction ? Là est tout le génie de ce grand poète !
Ce texte se lit rapidement et avidement. Il est très divertissant, mais il n'est pas instructif pour celui qui souhaite affiner ses connaissances sur Jack L'Eventreur.
Ce n'est pas un livre qui se raconte mais un livre qui se lit !
Merci à BABELIO et aux éditions de L' Herne pour ce partenariat.
Épuisé par les mauvais traitements et les marches forcées, il y meurt du typhus le 8 juin 1945, avec l'ultime réconfort d'être reconnu par Josef Stuna et Alena Tesarova, deux jeunes Tchèques qui assistaient les déportés mourants. Les deux jeunes férus de surréalisme ce mettent en contact avec les autorités et ainsi les cendres du poète son rapatriées en France et déposé dans le caveau familial au cimetière Montparnasse.
RépondreSupprimer