présentation

La littérature n'a pas d'autre destination ni d'autre destin que d'appartenir à toute l'humanité. Ben Okri.

mercredi 28 mars 2012

LA LOUVE ET LA CROIX, S.A. Swann



Résumé Éditeur :


An de grâce 1221
Au cœur des sombres forêts des Carpates, frère Semyon von Kassel, chevalier de l'ordre de l'Hôpital Sainte-Marie-des-Allemands de Jérusalem, court comme s'il avait le diable aux trousses. Une bête monstrueuse, ni-homme mi-loup, a décimé ses compagnons.
Grâce à lui, l’Église va en faire une arme à son service : les chevaliers Teutoniques recueillent et dressent clandestinement ces terrifiantes créatures pour terroriser les païens.
Or, l'un de ces loups-garous, une fille nommée Lilly, réussit à s'échapper et trouve refuge auprès d'un jeune paysan qui fera tout pour la protéger des Templiers...mais aussi d'elle-même. Car la sauvagerie du meurtre est la seule vie que Lilly ait jamais connue et si le jeune homme ne parvient pas à percer les ténèbres de son âme, il sera sa prochaine victime...


Mon avis :

An de grâce 1221...mais où nous entraine S.A. Swann ?...Dans une croisade.
Oui cher lecteur, c'est bien d'une croisade dont on nous parle, mais pas de celles qui jalonnent le récit. Il est question ici de sauver une âme non pas du paganisme mais de l’Église.
Lilly, mi-femme mi-louve, a été capturée enfant par les chevaliers Teutoniques afin d'être utilisée comme arme contre les païens. Ces hommes et femmes vénérent des dieux impies et monstrueux alors pourquoi ne pas les retourner contre eux. Tel est le plan machiavélique que l'Eglise a fomenté pour mener à bien sa quête pour la conversion des infâmes. Lilly est donc dressée pour tuer et assouvir sa soif de sang. Seule sa part animale compte aux yeux de ses maîtres. Pourtant n'est-elle pas aussi un être humain ?
Dépossédée de son âme, elle fuit dans les forêts profondes des Carpates et trouve refuge auprès d'un jeune paysan. Udolf va tenter de sauver cette jeune femme des griffes de ses maîtres. Mais saura-t-il faire taire la bête qui est en elle ?
Savant mélange entre roman historique et fantasy, La louve et la Croix fait vibrer toutes les cordes sensibles du lecteur. on ne peut s'interdire d'être touchée par cette créature qu'est Lilly. La jeune femme est douce et charmante mais la bête est froide et sans pitié. Pourtant Lilly est si touchante. Dans ses grands yeux verts nous retrouvons plus d'humanité et de compassion que dans les yeux de ses maîtres. Qui est en fait le véritable monstre ? Personne ne peut rester indifférent face à ce manque de tolérance face à la différence.
Les pages se tournent au fil du temps et l'on tremble de peur pour nos deux jeunes fugitifs. Que peut-il faire contre le pouvoir immense de Rome ?
Dès  les premiers mots on est happé dans ce moyen-âge violent et sombre, fait de guerre et de soumission. On se demande, fébrile, comment va finir toute cette sombre histoire...
Bref, je suis vraiment conquise par ce fantastique roman. Ce fut pour moi une lecture très marquante et je pense sincèrement que ce livre fera parti de mes coups de coeur de l'année.
Et bien sûr je vous le conseille vivement, l'histoire de Lilly et d'Udolf vous prendra certainement aux tripes !


La Louve et la croix
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lundi 26 mars 2012

CAÏN, José Saramago



Résumé Editeur : 


Je suis Caïn, le premier assassin de l'histoire : par jalousie, j'ai tué Abel, mon frère. Pour me punir, Dieu m'a condamné à l'errance. J'ai traversé les temps bibliques et assisté aux plus ignobles événements : le brasier de Sodome, la colère de Moïse, les massacres de Jéricho, les souffrances de Job. Aujourd'hui j'embarque dans l'arche de Noé pour mettre fin aux agissements de ce Dieu cruel et corrompu !



Mon avis :

Voulant découvrir José Saramago, je me suis laissée tenter par ce roman qui fut son dernier, l'auteur nous ayant quitté en 2010.
Caïn, écrit sous la forme d'un récit à main levée, transporte le lecteur dans une réflexion toute personnelle sur la religion catholique. José Saramago, dans un style simple et franc reprend les événements clefs de la Bible et nous offre une vision sarcastique d'un Dieu loin d'être bon et miséricordieux. Ce Dieu qu'il dépeint est au contraire cruel et méchant. Il ne tolère pas l'injure et les reproches. Il juge et tranche sans compassion.
C'est Caïn, le premier assassin de l'histoire qui va, au cours de son errance infligée en punition par Dieu, voyager dans le temps pour vivre les frasques violentes de son Juge. Il se retrouvera face à la décision capitale et sans appel de la destruction totale de Sodome, rencontrera Abraham quelques instants avant le coup fatal qu'il s'apprête à porter à son fils Isaac ( au nom de Dieu ! ) et finira son voyage dans l'arche de Noé.
Il est original de suivre un Caïn voyageur temporel dans ses confrontations et ses réflexions. Il en vient à se poser des questions essentielles : doit-on croire en un Dieu impitoyable et cruel ? Et pourquoi Dieu a-t-il créé l'homme ? par Amour ou par Jeu ? Qui est vraiment Dieu ?
Bien entendu tout ceci n'est qu'une hypothèse, une réflexion et non une affirmation irrévérencieuse.
Drôle, caustique et intelligent à la fois, ce récit de José Saramago apportera quelques heures de lecture fort intéressantes au lecteur à la curiosité débordante.





Caïn
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lundi 19 mars 2012

CORNES, Joe Hill




Résumé Editeur :

Au début, Ig croit que les cornes sont une hallucination, celle d’un esprit malade, rongé par la colère et le chagrin. Cela fait un an que Merrin Williams, sa bien-aimée, a été violée et tuée dans des circonstances inexplicables. Depuis, reclus dans sa solitude, il vit un enfer, et il a plus de raisons qu’il n’en faut pour sombrer dans la dépression. Pourtant les cornes sont on ne peut plus réelles.

Jadis, Ig le vertueux faisait partie des privilégiés : né dans une famille riche, second fils d’un musicien renommé et frère cadet d’une star montante de la télé, il avait la sécurité, l’aisance, une place reconnue au sein de sa communauté. Ig avait tout pour être heureux, plus encore il avait Merrin et un amour réciproque, auréolé de magie, fondé sur les mêmes rêves. Mais la mort de Merrin a tout détruit. Seul véritable suspect, Ig n’a pourtant jamais été accusé ni jugé. Et donc jamais innocenté. Pour le tribunal que constitue l’opinion publique de Gideon, sa ville natale du New Hampshire, Ig aura beau dire ou faire, il est et restera toujours coupable, car ses parents riches et influents ont exercé des pressions pour faire boucler l’enquête. Il est abandonné de tous, Dieu y compris. De tous, sauf de son démon intérieur…

Et voilà qu’Ig se retrouve soudain doué d’un nouveau pouvoir, assorti à son nouvel aspect et tout aussi terrible, un macabre talent qu’il compte bien utiliser pour retrouver le monstre qui a tué Merrin et détruit sa vie. Être bon, prier… tout ça ne l’a mené nulle part. Il est temps de prendre sa revanche… Il est temps de donner sa part au diable…


Mon avis :

Joe Hill signe ici son deuxième opus. En digne héritier de Stephen King, il nous entraine dans les méandres de l'âme humaine. Même si le style est légèrement similaire à celui de son père, l' écriture est elle singulièrement différente. Dans le registre du thriller fantastique ( de plus en plus populaire ) Joe Hill crée son univers personnel. Son personnage principal, Ig, est un pauvre type déboussolé depuis la mort violente de sa fiancée. Il a été accusé à tort, mais son être est mortellement meurtri par la perte de sa bien aimé. Au lendemain d'une beuverie monumentale, il se retrouve affublé de cornes sur la tête. Mais que s'est-il passé ? Et pourquoi son aspect s'est modifié ? Ce n'est pas tout. Il se rend compte que ces fameuses cornes ont un pouvoir étrange. Les personnes qu'il approche ne peuvent s'empêcher de dévoiler leurs pensées les plus secrètes. Pendant deux jours d'enfer, Ig va tenter de retrouver le véritable assassin de sa fiancée.
Malgré une idée originale et une maitrise du flash back, le récit s'essouffle vite et certains passages sont un peu indigestes et redondants. De plus, il faut faire avec un héros un peu niais et gauche. Pourtant il est devenu démoniaque, on s'attend donc à une personnalité vive et débridée...loin de là. Il s'avère qu'Ig reste jusqu'à la fin spectateur de son destin plus qu'acteur dynamique. Le personnage se prêtait volontiers à de l'action détonante. Disons que c'est avec plus de dérision et de légèreté que Joe Hill fait évoluer son personnage dans l'histoire. Il est incontestable qu'il y a des passages désopilants venant apporter de la couleur au sombre tableau de l'intrigue principale.

Bref, la lecture est très agréable, mais je m'attendais à autre chose. Avec un soupçon de dynamisme et d'angoisse supplémentaire, j'aurais surement été portée par l'onde démoniaque ( trop légère à mon goût ) de ce roman.





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