présentation

La littérature n'a pas d'autre destination ni d'autre destin que d'appartenir à toute l'humanité. Ben Okri.

dimanche 27 mars 2011

LA COULEUR DES SENTIMENTS, Kathryn Stockett


Résumé Editeur :

Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.


Mon avis :

Nous sommes aux Etats-unis, en 1962. A Jackson, comme partout ailleurs dans le Mississipi, les lois Jim Crow (Après que la proclamation d'émancipation eut aboli l'esclavage dans le sud des États-Unis, la discrimination raciale était régie par les lois Jim Crow qui obligeaient une ségrégation stricte des races. Bien que ces lois aient été instituées juste après la fin de la guerre, dans la plupart des cas, elles ont été formalisées uniquement après la fin de la Reconstruction menée par les républicains dans les années 1870 et 1880 pendant la période appelée Nadir of American race relations. Cette ségrégation légale a eu cours jusqu'aux années 1960, principalement en raison de l'influence considérable des conservateurs du sud.) sont appliquées à la lettre. Aibileen, Minny et d'autres femmes noires sont les bonnes. Elles sont aux services des familles blanches. Elles font le ménage, et s'occupent des enfants. Depuis toujours, elles doivent supporter en silence les réflexions racistes de ces blancs qui les emploient.
Mais les années 60, voient les prémisses de grands changements, car les militants pour les droits civiques comme Rosa Parks et Martin Luther King avancent avec des actions de désobéissances civiles ( sit-ins dans des lieux publics réservés aux blancs, refus de céder sa place à un blanc dans le bus....).

C'est dans ce contexte que nous retrouvons les personnages du roman. Par alternance de point de vue, nous suivons le chemin de deux bonnes noires et d'une jeune  bourgeoise blanche. De l'initiative de Skeeter, la blanche, qui souhaite écrire un livre, elles vont s'unir pour raconter l'histoire au quotidien des bonnes noires qui sont aux services des familles blanches de Jackson.
Elles prennent un risque énorme en faisant cela, mais chacune sait qu'il le faut. Le monde est en train de changer et à leur manière, elles veulent apporter leur pierre.
Skeeter, Aibileen et Minny vont donc se réunir avec la plus grande discrétion, pour faire aboutir ce projet.
Ce qui va donner lieu à des moments drôles, émouvants, à des coups de gueule...Skeeter va découvrir ses amies blanches telles qu'elles sont réellement dans leur foyer. Et elle va aussi découvrir que les rumeurs sur les noirs sont idiotes et infondées.
C'est avec beaucoup d'émotions que l'on suit ces femmes. Elles sont tellement touchantes. Aibileen est une femme mûre qui a acquis la sagesse. Minny est une boule d'énergie qu'il faut encore canaliser. Ses coups de sang sont apocalyptiques ( elle détient le record de renvoi pour le poste de bonnes ). Et miss Skeeter est une jeune femme blanche différentes des autres, elle est intelligente et ambitieuse.
Leur union est une bénédiction, un espoir pour l'avenir des Etats-unis.
Quelques références historiques sont distillées au cours du récit ( la montée de Martin Luther King, les actions néfastes du Klu Klux Klan, la mort de Kennedy...), mais l'important est le quotidien de ces deux peuples qui cohabitent mais ne se comprennent pas.
A chaque chapitre, on se surprend à echafauder des scénarios, mais la surprise est toujours au rendez-vous car rien ne se passe vraiment comme on le pensait. Alors notre curiosité  en est que plus aiguisée et l'on dévore les mots pour connaitre la suite. On rit avec Mae Mobley, la petite fille que garde Aibileen, on pleure avec Miss Célia, la patronne de Minny, on enrage chaque apparition de cette peste de Miss Hilly, l'ennemie des bonnes. Bref chaque instant est intense. Simple mais intense !

Tout simplement, cette immersion dans l'Amérique profonde des années 1960 est un hymne à la tolérance.
Avec une histoire simple, Kathryn Stockett nous offre une vision intimiste des changements qui s'opèrent dans cette partie des Etats-Unis où les traditions sont ancrées depuis des décennies.
Un vent d'espoir a soufflé sur le Mississipi...





La couleur des sentiments
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mardi 22 mars 2011

ADIEU GLORIA, Megan Abbott



Résumé Editeur :

Je veux ces jambes
. Ainsi commence le récit d'une jeune américaine lasse de son job de comptable et de la médiocrité de sa vie quotidienne. Repérée par Gloria Denton, célèbre pour sa plastique et le sang-froid avec lequel elle contrôle différentes entreprises criminelles-cercles de jeu et champs de courses-pour le compte des caïds du Milieu, elle devient son assistante. Gloria drive sa "pouliche" qui, prenant goût aux grands restaurants, aux fourrures et aux bijoux, passe bientôt pour sa digne héritière. Jusqu'au jour où la petite s'entiche d'un séduisant bon à rien, joueur flambeur et cynique qui la convainc de trahir sa bienfaitrice.
Il ne peut y avoir qu'une gagnante dans le combat que se livrent alors les deux femmes...
Megan Abbott a réussi, en jouant de tous les registres du roman noir, à créer une ambiance sulfureuse, rythmée par les pièges et les trahisons, tendue par la violence perverse et feutrée. Faisant de Adieu Gloria un drame vénéneux, trouble et sexy.


Mon avis :

Je n'irai pas par quatre chemins, j'ai été un peu déçu par cette lecture. Je suis passée totalement à côté. Le synopsis était pourtant prometteur, le style était dans mes attentes, mais voilà, je n'ai fait que survoler ce roman.
Le début m'a pourtant emballé. Je me suis calée dans mon fauteuil avec l'impression d'avoir cette jeune américaine en face de moi. Flash-back dans les années cinquante. Je ne vois pas son visage mais je distingue sa silhouette à travers la fumée de cigarettes qui s'échappe de sa bouche. J'entends sa voix profonde et suave. Elle m'envoûte. Elle revient sur ce pan de vie qui est à l'origine de ce qu'elle est aujourd'hui. Et c'est à moi qu'elle décide de confier toute l'histoire.
Et les mots s'égrainent, les personnages défilent, les situations se suivent et je décroche peu à peu...
La noirceur promise s'estompe au fil du récit. On promet un roman noir et j'ai l'impression d'un livre en gris clair.
En fait, rien  n'est suspect dans ce roman. Tout est net et bien à sa place. Trop parfait. Les femmes sont fatales, les hommes sont lourdauds, les boss sont mystérieux...Et j'en passe. D'accord, le langage de l'époque dans ce genre de milieu est respecté, c'est très agréable à lire, mais malheureusement c'est tout ce que je retiens de ce livre.
Il était peut-être trop axé sur la psychologie féminine pour m'intéresser. Il m'a manqué un peu d'actions, un peu de mouvement autour des deux femmes.
Voilà, en fait ce livre n'était  pas pour moi, tout compte fait. Je fais partie des amateurs de romans noirs avec pour "héros" un homme usé et désabusé.
Je remercie tout de même les Editions Du Masque et Blog-o-book pour ce partenariat.






Adieu Gloria
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dimanche 20 mars 2011

PRIMAL, Robin Baker



Résumé Editeur :

Un groupe d'étudiants nus et hagards est retrouvé un an après avoir disparu lors d'une expédition scientifique dans le Pacifique. Toutes les femmes, sauf une, sont tombés enceintes, et trois hommes sont présumés morts.
Chargé de raconter leur histoire mais peu convaincu par la version officielle, Robin Baker va découvrir comment des individus, confrontés à la vie primitive et sans compte à rendre, ont reconstitué une microsociété régie par le pur instinct de survie.
Un roman-enquête passionnant et provocant pour comprendre la vraie nature de l'homme...


Mon avis : 

Lors d'un de mes balades sur les sites de lecture, ce livre m'a interpellé " PRIMAL ". BlackWolf avait fait une critique assez complète et avait fini de me convaincre.

Ce roman est le fruit du travail minutieux d'un professeur et auteur de best-sellers dans le domaine de la biologie sexuelle et de l'évolution. Souhaitant offrir ses découvertes à un plus large public, Robin Baker décide de vulgariser ses travaux et de les diffuser sous  forme de roman.
C'est donc après des années de recherches scientifiques sur la part de l'instinct chez l'homme, qu'il écrit Primal.
L'histoire a pour point de départ un groupe d'étudiants qui se rend sur une île déserte et inconnue pour une expédition scientifique.
Très vite leur excursion tourne au cauchemar, ils n'ont plus de vêtements, plus de vivres et plus d'abris. Ils se retrouvent comme au commencement de la vie, sans rien. De plus, le professeur a l'initiative de cette expédition disparaît en mer alors qu'il partait chercher du secours.
Ils seront secourus un an plus tard. Deux autres personnes sont mortes et trois des femmes sont mères, ou enceintes. Mais que s'est-il passé sur cette île ?
Robin Baker est chargé d'écrire leur histoire. Mais tout n'est pas clair...
Le livre est scindé en deux parties. Nous avons d'abord l'histoire officielle des survivants racontée par Ysan, une des jeunes femmes présentes sur l'île. Nous suivons au jour le jour l'expédition, l'attente des secours, la mise en place d'un semblant de camp, et surtout l'évolution des individus hommes et femmes.
Puis en seconde partie, Robin Baker échaffaude des théories, tente de combler les blancs du récit officiel, et surtout essaie de rétablir la vérité. Car il en est certain, les survivants n'ont pas tout dit. Il s'est passé des choses là-bas, des choses terribles. Et les survivants tentent de le cacher. Donc il va essayer de faire parler les protagonistes en espérant en apprendre d'avantage.
Au travers de l'histoire de ces étudiants, Robin Baker expose sa théorie. Il analyse les comportements humains dans un contexte prédéfini, leurs moeurs et leurs gestes. Ils les confrontent à un retour à l'état primitif, sans base morale, sans autorité établie, sans règle définie.
Il faut noter que l'écriture est très différente du roman d'aventures. Ici, ce qui prévaut c'est les différents personnages. Que font-ils ? Comment se comportent-ils ? Nous sommes donc invités à observer. Nous ne sommes plus spectateurs mais bien intervenants passifs. Nuance très importante.
Si vous cherchez un roman a sensations, une aventure trépidante, mieux vaut passer votre chemin. Par contre si vous désirez en apprendre un peu sur la vraie nature de l'homme, ce livre est pour vous.


"Si vous voulez voir ce que valent les être humains, rendez-les à l'état sauvage. Forcez les à vivre nus parmi les singes. Ce que vous verrez ne vous plaira pas, mais peut-être comprendrez-vous alors que la société moderne n'est qu'une façon de nous dissimuler à nous-même notre véritable nature. Vous verrez à quel point il s'agit d'une construction fragile."



Primal
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mardi 15 mars 2011

LE GRAND QUOI, Dave Eggers



Résumé Editeur :


Valentino n'a que huit ans lorsqu'il est contraint de fuir Marial Bai, son village natal, traqué par les miliciens armés de Khartoum. Comme des milliers d'autres gosses, le jeune soudanais va parcourir à pied des centaines de kilomètres pour échapper au sort des enfants soldats et esclaves. Valentino passera ensuite plus de dix ans dans les camps de réfugiés en Ethiopie et au Kenya, avant d'obtenir un visa pour l'Amérique. Dans cette nouvelle jungle-urbaine cette fois- il découvrira une face inattendue du racisme.
A mi-chemin entre le roman picaresque et le récit d'apprentissage, ce livre est avant tout le fruit d'un échange. Eggers l'Américain a écouté Valentino l'Africain se raconter. Sa plume impertinente fait mouche et insuffle à cette autobiographie une dimension épique, qui rappelle celle de Mark Twain.


Mon avis :


J'ai eu la chance de lire ce livre, qui a reçu en 2009 le prix Médicis Etranger, dans le cadre d'un partenariat avec Livraddict et Folio.
Je les en remercie grandement car j'ai découvert un monde que je ne connaissais que trop peu.
Le Grand Quoi est avant tout l'histoire romancée de Valentino Achak Deng. Grâce à la plume de Dave Eggers et la sagesse de Valentino, ce roman nous offre une vision personnelle d'une guerre fratricide qui dévaste l'Afrique.
Sans larmoiement ni apitoiement, Valentino, qui vit maintenant aux Etats-Unis, raconte ses souvenirs d'enfant et son périple à travers le Soudan, l'Ethiopie et le Kenya.
Car Valentino fait parti de ceux qu'on a appelé plus tard les enfants perdus, petites victimes d'une guerre civile dévastatrice africaine.
 Dave Eggers met son talent d'écrivain au service des souvenirs de Valentino pour leurs donner une dimension romanesque. Avec beaucoup de finesse il met en action Valentino Achak Deng dans son présent et dans son passé.
Le récit se déroule à la première personne du singulier. Le narrateur est notre jeune soudanais, qui se remémore sa vie depuis ce fameux jour où les murahaleen sont venus détruire son village. Il va se retrouver sans les siens et sur les routes dangereuses qui le mèneront, lui et beaucoup d'autres enfants, jusqu'en Ethiopie, puis ensuite au Kenya. Il sera confronté à la faim, à la peur, à la mort, mais aussi à la cruauté des hommes. Toutes ses horreurs n'auront pas noirci pour autant son coeur et il gardera toujours l'espoir de revivre une vie normale.
A travers le récit, nous retrouvons donc des moments historiques ( politiques, géopolitiques...), mais aussi des anecdotes enfantines et drôlatiques. Le lecteur voit ce monde, le monde de Valentino , avec des yeux d'enfant, puis d'adolescent.
En bref, cette autobiographie romancée est née d'un échange, et nous dépeint avec beaucoup de finesse un moment très sombre de l'histoire africaine. Elle nous mène avec douceur à la réflexion sur le comportement des hommes.




Le Grand Quoi(Autobiographie de Valentino Achak Deng)
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mardi 8 mars 2011

SWAP LECTURE, THE ET CHOCOLAT

Marmotte nous a organisé un swap sur le thème du thé et du chocolat.
Cette semaine, c'est le grand déballage.

Guu, qui participe à son premier swap, a eu la lourde tache de me confectionner un colis. Mission accomplie avec succès ! Elle m'a littéralement comblée. Alligato Guu.
Bref, les images parleront mieux que moi : 



En détail :



Les livres : tous piochés dans la wish-list donc tous désirés...


Parce que c'est surprenant : Le Commando des immortels de Christophe Lambert
Parce que c'est drôle : Maudit Karma de David Safier
Parce que c'est original : L'Eclat de Dieu de Romain Sardou





Thé, chocolat et surprises :

Là, j'ai posé une vraie colle à Guu, mais elle a assuré, et  avec beaucoup de goût :


- Une baignoire remplie de produits pour le bien être : gel douche au chocolat praline ( une douche aux senteurs de fête foraine, excellent ! ), lait pour le corps thé vert citron ( que j'ai déjà essayé et que j'ai déjà adopté. Il sent très bon ! ), crème gommage au chocolat praline, baume pour les lèvres au chocolat..
- Un très joli porte-clé japonais
- Un marque-page très élégant ( japonais aussi )
- Une friandise très étrange ( Monsieur a mis une option dessus, il adore les nouveautés ) : c'est plat, c'est vert et ça se mange très froid. Je suis vraiment curieuse de savoir où Guu a déniché cette trouvaille.
- Un excellent thé vert parfumé japonais et sa boîte très esthétique.
- Une tasse Zen pour le déguster bien sûr. Elle a pensé à tout.
- Une carte postale fait main très mignonne.

Voilà, je suis vraiment touchée par l'attention que m'a portée Guu, j'espère qu'elle aura pris beaucoup de plaisir à participer à ce swap.

J'ai eu pour ma part l'honneur de swapper Minidou. Je me suis amusée comme une petite folle.

Encore merci à Marmotte pour ce swap très réussi.

dimanche 6 mars 2011

RAFAEL, DERNIERS JOURS, Gregory McDonald


Résumé Editeur :

Il est illettré, alcoolique, père de trois enfants, sans travail ni avenir. Il survit près d'une décharge publique, quelque part dans le sud-ouest des États-Unis. Mais l'Amérique ne l'a pas tout à fait oublié. Un inconnu, producteur de snuff films, lui propose un marché : sa vie contre trente mille dollars. Il s'appelle Rafael, et il n'a plus que trois jours à vivre... Avec ce roman, Gregory Mcdonald n'a pas seulement sondé le cœur de la misère humaine, il lui a aussi donné un visage et une dignité


Mon avis :

Ce court roman de Gregory Mc Donald ( The Brave ) est paru en 1991, et 1996 pour la version française. Il a reçu en 1997 le Trophée 813 du meilleur roman étranger. Et il fut adapté la même année au ciméma par Johnny Deep ( The Brave ).
L'auteur a la délicatesse d'écrire un avertissement pour le chapitre 3. Il tient à s'excuser par avance de sa teneur plus que violence mais ô combien nécessaire à l'ensemble de son récit. Il propose même au lecteur de passer ces pages s'il le souhaite, mais insiste sur l'impact de ces mots. Car, ce fameux chapitre relate le scénario du snuff film qui mettra fin à la vie sans intérêt de Rafael. Le pseudo scénariste veut lui expliquer dans le détail sa mise à mort. C'est à la limite du supportable, on se dit qu'après ça Rafael va prendre ses jambes à son cou et fuir. Mais non, c'est tout décidé pour Rafael.
Le thème premier du roman peut laisser croire à une lecture sordide et glauque. Mais il n'en est rien. D'accord Rafael va mourir dans des conditions atroces. Mais pour cet homme c'est la seule décision importante qu'il prend pour sauver les siens de la misère et du bidonville où ils survivent. La naïveté de ce jeune homme est bouleversante. Tout au long du récit nous le suivons pour ces trois derniers jours auprès des siens. Il va tenter maladroitement d'apporter un peu de bonheur dans leur quotidien.
On pourrait croire que l'auteur dénonce ici le mythe du rêve américain, mais le fond de l'histoire est plus philosophique : c'est l'Amour. Rafael, sachant sa fin proche, sachant qu'il offre à sa famille ( femme, enfants, parents ) le plus précieux des cadeaux, sa vie, aspire à la quiétude. Il sait enfin ce qu'il fait et où il va. Il devient sous nos yeux un homme responsable de ses choix, de ses actes. Un homme aimant et aimé des siens. Et plus cette loque qu'il est au début du roman.
Et puis il tient une revanche sur les autres hommes. Il sait où, quand et comment il va mourir.
Ce cri de désespoir d'une vie sans avenir bouleverse le lecteur. Ce sacrifice extrême et douloureux nous ouvre le coeur, et met en émoi l'âme humaine. Face à ce mal absolu, nous sommes impuissant, mais notre Rafael lui part un matin, le coeur plus léger.
Son dévouement prend au tripes et sa naïveté fait hurler. Mais son débordement d'amour nous laisse sans voix.

Une écriture à la fois forte et pudique, un livre coup de poing que l'on se prend de plein fouet et qui nous laisse KO. A lire absolument.

Rafael, derniers jours
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jeudi 3 mars 2011

HELL.COM, Patrick Sénécal


Résumé Editeur :
« Monsieur Saul, nous vous souhaitons la bienvenue parmi notre groupe sélect. Sachez que l'enfer est partout et qu'il accueille deux classes de résidents : les démons et les damnés. La grande majorité des humains font partie de la seconde classe ; seuls les privilégiés comme vous appartiennent à la première. Et en enfer, les démons ont tous les droits. »

Depuis qu'il a pris la tête de la société immobilière de son père, Daniel Saul est devenu l'un des hommes d'affaires les plus riches du Québec. Dans la jeune quarantaine, beau, fonceur, intelligent et sans pitié pour la concurrence et les losers, Daniel a tout pour lui et ne se gêne pas pour prendre le reste.

Quand Martin Charron, un financier et ancien confrère de collège, lui propose de devenir membre de Hell.Com, un site Internet secret où tout – mais vraiment tout ! – est possible pour ceux qui le fréquentent, Daniel sait qu'il ne pourra refuser de s'inscrire. N'est-il pas un « puissant de ce monde », comme son père l'a été avant lui et comme Simon, son fils adolescent dont il a la garde exclusive, le deviendra à son tour ?

Or, ce que Daniel Saul a oublié, c'est qu'on ne monte jamais aux enfers, on y descend ! Et leur profondeur, qui est abyssale, n'aura bientôt d'égale que celle de son désespoir !

Mon avis :


J'ai découvert Patrick Sénécal sur Internet. Cet auteur canadien fait parti des grands maîtres de la terreur, au même titre que Stephen King, Clive Barker, ou Graham Masterton. Son thème de prédilection est, qu'il s'agisse de suspense, de fantastique, ou de terreur, la part sombre de l'Homme. L'instinct primitif et malsain qui est enfoui au plus profond de l'être.
Et dans Hell.com, il ne déroge pas à la règle.
L'histoire nous conte la descente aux enfers d'un riche homme d'affaires qui  fait une overdose de pouvoir. L'argent achète tout ? Peut-être, mais l'amour d'un fils n'a pas de prix. Ca, Daniel Saul va l'apprendre à ses dépens.
A la tête d'une société immobilière fructueuse créée par son père, Daniel vit dans le luxe avec son fils Simon, un jeune adolescent de 17 ans dont il a la garde exclusive.
Quand un ancien de son école vient le trouver dans son bureau, Daniel ne se doute pas qu'il vient d'ouvrir la porte au malheur.
Nous retrouvons dans ce roman les ingrédients nécessaires pour créer l'horreur : le sexe, la drogue, l'argent, la violence. C'est assez trash ! Des scènes de sexe extrême, des séances de torture...juste pour citer quelques exemples. Tout y est pour installer l'enfer dans lequel Daniel a plongé, et ce de son plein gré.
Mais comme dans tous les romans de Sénécal, il y a une morale. La fin est somme toute assez prévisible, mais juste. Comme toujours !
Par contre, dans ce dernier opus, une impression désagréable de bâclage est venue ternir quelque peu ma lecture. On sent par moment des baisses dans l'écriture, comme des essoufflements. Et peut-être quelques petits blancs dans le scénario qui aurait apporter plus de poids.
Enfin, dans l'ensemble, ce fut une lecture très divertissante. Et malgré cette petite gêne, je vous invite fortement pour cette descente aux enfers en compagnie de l'élite et du pauvre Daniel Saul !


"Or, ce que Daniel Saul a oublié, c'est qu'on ne monte jamais aux enfers, on y descends !"


Hell.Com
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mercredi 2 mars 2011

RELOOKING

Je profite de mes vacances d'hiver pour m'attaquer au relooking du blog. Depuis quelques jours, j'ai fait le tour des différentes directions que je voulais donner à la cave aux livres. Je souhaitais qu'elle me ressemble plus. Que je m'y sente chez moi, mais aussi que vous y veniez avec beaucoup de plaisir.
Car n'est ce pas le premier but d'un blog : DIVERTIR.

Voilà ! Je me suis lancée ce matin dans les travaux et j'espère que le résultat vous conviendra autant qu'à moi.

N'hésitez pas à découvrir, ou revenir sur les billets littéraires de ce blog et surtout n'oubliez pas : AMUSEZ-VOUS !

Bonne visite à tous.

Fleur.
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